Burn-out, bore-out, brown-out : les comprendre et s’en prémunir

Cela peut arriver à cause d’une situation professionnelle difficile. Au bureau, en raison de la nature de votre travail, des relations avec vos collègues et votre supérieur, vous êtes à bout. L’épuisement et la fatigue mentale se font sentir. Mais cela arrive également dans la sphère privée. Vous êtes dépassé par les contraintes quotidiennes trop pesantes et la tension s’installe avec vos proches.

Il y en a pour tous les goûts : les craquages nerveux aux désignations anglaises inondent les conversations et les médias. Le burn-out, dont on a commencé à parler dès les années 2000, n’est pas le seul épuisement mental aujourd’hui reconnu. Bore-out et brown-out viennent compléter le tableau des maux qui nous affectent et touchent parfois nos proches. Voici un petit guide pour mieux les comprendre, les distinguer et les prévenir. En effet, lorsqu’on reconnaît une situation à risque, quelques bons comportements permettent de les éviter !

Le burn-out : le paroxysme de l’épuisement 

Caractérisé par « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail » d’après l’OMS, le burn-out est apparu en tant que problème de santé psychologique au travail dans les années 1990. Il est dû à l’accumulation d’un stress chronique. En 2018, en France, près d’un salarié sur deux est prédisposé à traverser un burn-out. En fait, certains facteurs accentuent le risque de burnout :

• le manque d’autonomie au travail
• le manque de reconnaissance de l’effort
• l’absence de communication ou la communication de mauvaise qualité avec l’entourage professionnel et personnel
• l’isolement

Pour prévenir le risque de burn-out, voici quelques bonnes pratiques à mettre en place. Elles sont essentielles au maintien d’un bon équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle :

• veiller à sa santé physique par la pratique régulière d’une activité tonifiante à l’extérieur (aller au travail à pied, au moins en partie) et à travers la régularité d’un sommeil de qualité
• établir des relations de confiance avec ses collègues et ses supérieurs et exprimer ses frustrations sans état d’âme
• entretenir son estime de soi en valorisant ses efforts auprès de ses proches et chercher du soutien dans tous les cercles (professionnels, amicaux, familiaux)
• être bienveillant envers soi-même en déculpabilisant, en dédramatisant les erreurs, et en prenant de la distance avec son travail.

L’élément central est d’éviter de se retrouver seul avec son épuisement mental : gardez toujours un allié pour partager vos coups de mou. Et donnez-vous pour objectif d’être celui sur qui il peut aussi compter !

Le bore-out : ennui mortel

Le bore-out vient de l’Anglais « boredom » qui signifie « ennui ». A l’inverse du burn-out, il s’agit d’un épuisement face à la lenteur des tâches exécutées au quotidien et à leur manque profond d’intérêt. A l’heure de l’open space et des bullshit jobs, certains salariés ont le sentiment d’être inutile au fonctionnement de l’entreprise et de ne pas exploiter leur potentiel. « J’étais en CDD dans une grande entreprise et j’ai remarqué après un mois que ma charge de travail était ridicule. Je m’ennuyais tous les après-midi en attendant l’heure acceptable pour partir », explique Marie, 28 ans. « J’ai fini par découvrir que j’étais embauchée uniquement pour que mon département continue à embaucher un CDD de semestre en semestre. En réalité, il n’y a que deux, trois mois dans l’année où mon poste était vraiment exploité ». 

Le bore-out est généralement suivi d’une cascade de sentiments dépréciatifs : fatigue, isolement, frustration, culpabilité, lenteur. Il est caractérisé par la honte.

Si vous percevez les premiers signes de l’ennui au travail, posez-vous les questions suivantes :

• Est-ce du à la manière dont le travail est organisé ? Si c’est le cas, parlez-en à vos collègues et à votre supérieur avec franchise.
• Est-ce dû au secteur d’activité ? Si c’est le cas, envisagez de chercher une branche qui correspond mieux à vos intérêts ou qui vous laisse du temps pour vous épanouir grandement dans votre vie personnelle.

Le brown-out : flou et manque de perspective

Vous vous sentez bien, votre environnement de travail n’est pas déplaisant. La charge de travail n’est ni trop grande (pas de pression intense qui vous pousserait à bout), ni trop peu poussée (vous ne plongez pas dans l’ennui). Alors, qu’est-ce qui cloche ? La nature même de votre travail. Le brown-out touche des salariés à la dérive car ils ne trouvent aucun sens dans leur activité professionnelle. Soit celle-ci va à l’encontre de leurs valeurs et leurs principes, auquel cas le salarié déprime face à son quotidien. Soit leur potentiel est sous-exploité et le manque d’indépendance et d’esprit critique les font se sentir mal.

Le brown-out est très violent : il revient à se lever chaque matin avec la conscience que les tâches effectuées dans la journée sont inutiles et vaines. Ainsi, les conséquences sur la santé peuvent être graves : la tristesse et la résignation laissent place à la dépression et à l’isolement. Pour l’éviter, il faut absolument en discuter avec son supérieur pour essayer de redéfinir ses missions. L’objectif est de replacer le sens dans son quotidien. Mais éviter le brown-out peut également passer par la remise en question du choix de carrière. Ce qui aide réellement, dans ce cas là, est la pratique sur le temps de loisirs d’activités qui vous font sortir de votre zone de confort. Dans de telles situations, vos priorités vous apparaissent clairement. Cela permet d’aiguiller votre choix avec sagesse et certitude.

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