3 secrets pour développer l’autodiscipline chez vos enfants

Comment développer l’autodiscipline chez vos enfants? Vous avez peut-être autour de vous des parents parfaits un peu comme le décrit Florence Foresti dans son sketch “les mamans calmes”. On se demande comment ces parents font pour être aussi bien organisés et pour garder leur calme à tout moment…

Alors pour en prendre de la graine, Coorganiz est allé à la rencontre d’Emma Lagarrigue, formatrice en discipline positive et auteur du blog Parent Plus Qu’imparfait, qui nous livre ses meilleurs conseils pour développer l’auto-discipline et le sens des responsabilités chez vos enfants.

« Je suis une maman plus qu’imparfaite. Ce constat, je l’ai fait moi aussi. Pour ma part, cela a provoqué en moi beaucoup de culpabilité, de complexe d’infériorité et d’auto-sabotage. Et puis j’ai réagi car je me suis posée la question suivante : comment mon enfant peut-il avoir une bonne estime de lui si moi-même je n’ai pas une bonne estime de moi ? C’est alors que j’ai pris la décision de me lancer un défi : comprendre les rouages de l’éducation et trouver des outils concrets pour m’aider au quotidien dans mon rôle de parent.

Pourquoi développer l’autodiscipline chez nos enfants ?

Pour gagner en sérénité

Imaginez que vous n’avez plus à répéter 15 fois un ordre pour vous faire entendre… Imaginez que vous n’intervenez pratiquement plus dans les tâches quotidiennes de vos enfants (s’habiller, ranger les chaussures, mettre le linge au sale, etc.)…  Imaginez que vous avez moins (plus ?) besoin de crier, vous énerver auprès de vos enfants… Si tel était le cas, vous passeriez davantage de bons moments en famille.

Un enfant qui développe le sens des responsabilités permet de diminuer votre charge mentale et donc de gagner en sérénité.

Pour apporter à nos enfants une compétence de vie essentielle

Certains me diront qu’en étant durs avec leurs enfants et en faisant appel aux punitions, leurs enfants sont très obéissants. A ces personnes je répondrai : êtes-vous sûrs que vos enfants vous écoutent lorsque vous n’êtes pas là ? Vous disent-ils la vérité ? Comment ferez-vous lorsque viendra l’adolescence ? Et surtout, qu’enseignez-vous à vos enfants, si ce n’est la soumission ?

Le docteur en psychologie américain Thomas Gordon nous explique la chose suivante : “Les personnes possédant de l’autodiscipline trouvent leur motivation à l’intérieur. Les personnes obéissant à une discipline imposée cherchent cette motivation à l’extérieur. La discipline imposée par les adultes peut engendrer des enfants obéissants, craintifs, soumis ou au contraire agressifs, irrespectueux et rebelles. En aucun cas elle n’inculque l’autodiscipline.” Est-ce vraiment cela que nous voulons pour nos enfants ?

Enseigner l’autodiscipline à son enfant, c’est l’autoriser à prendre sa vie en main, tout simplement. Il devient acteur de sa propre vie et prend les décisions qui lui permettent de se respecter tout en respectant les autres. Lui offrir ce talent, c’est lui permettre de développer ses compétences sociales et le guider vers le bonheur et l’épanouissement.

On l’a compris, favoriser l’autodiscipline chez nos enfants comportent de nombreux avantages.

Voici 3 clés qui vous aideront à développer cette qualité.

1) J’implique mon enfant

Le premier secret pour développer l’autodiscipline et d’impliquer son enfant, faire avec lui et non à sa place. On se dit souvent qu’en faisant nous-même, on préserve notre enfant, on lui évite d’être en situation d’échec. On se préserve nous-même également car on évite de se mettre en colère. Et puis il faut avouer que les choses sont faites plus rapidement… Mais combien de temps cela va-t-il durer ? Jusqu’à ce qu’il se marie (une pensée pour sa future moitié !) ? Etre esclave de son enfant n’est une solution pour personne.

Jane Nelsen, psychologue et éducatrice américaine, nous dit :

“Dis-moi… J’oublie.
Enseigne-moi… Je me souviens.
Implique-moi… J’apprends !”

Commencez par des choses simples, adaptées à l’âge de votre enfant. Et testez car souvent, on n’imagine pas à quel point notre enfant est capable – et surtout, on ne le voit pas grandir. Plus votre enfant sera impliqué dans la préparation des repas, dans les courses, le ménage, les routines (se laver, s’habiller…), plus il développera son sens des responsabilités et son autonomie (pour en savoir plus sur l’autonomisation, c’est par là).

2) J’utilise les conséquences naturelles

Les conséquences naturelles sont un formidable outil pour réfléchir aux conséquences de ses actes et pour accroître l’autodiscipline. En Discipline Positive, on considère que c’est une alternative à la punition, qui se produit sans intervention de l’adulte. Exemples : si on sort sans manteau l’hiver, on a froid. Si on marche dans l’eau sans les bottes, on a les pieds mouillés.

Pour utiliser la conséquence naturelle de façon efficace, je vous encourage à adopter une attitude bienveillante et encourageante, en évitant de culpabiliser l’enfant avec un “Tu vois, je te l’avais dit !”. On peut à la place utiliser l’empathie pour développer de la complicité et de la connexion : “Ca devait être très pénible pour toi d’avoir les pieds mouillés ce matin”.

Je sais que la conséquence naturelle est difficile à utiliser pour un parent car elle nécessite de lâcher prise. Et puis on aime tellement nos enfants qu’on a tendance à les surprotéger (sans compter le rhume qui peut arriver s’il a les pieds mouillés !). Mais souvenez-vous d’une chose : les erreurs sont de formidables opportunités d’apprentissage (Jane Nelsen).

Il y a toutefois trois cas où la conséquence naturelle ne peut être appliquée :

• Si l’enfant est en danger : clairement, on ne va pas le laisser traverser la route seul pour lui démontrer la dangerosité de son acte.
• Si l’enfant met quelqu’un d’autre en danger : non, on ne va pas mettre ton petit frère tout seul dans la piscine pour voir ce que ça fait !
• Si la conséquence n’a aucun effet sur l’enfant : si vous prévenez votre petit enfant de la conséquence naturelle de ne pas se brosser les dents (c’est-à-dire avoir des caries), cela n’aura aucun effet sur lui car la conséquence ne se manifeste pas immédiatement.

3) Je formule des questions de curiosité

Les questions de curiosité, c’est l’un des outils incontournables de la Discipline Positive. Le principe ? Utiliser une question plutôt que de donner un ordre ou d’apporter sur un plateau une solution à un problème. Selon Jane Nelsen, les questions de curiosité permettent à l’enfant d’apprendre à réfléchir et comprendre par soi-même, de discerner et choisir, de se fixer des objectifs, de se montrer responsable, d’être fort de propositions.

Les questions de curiosité peuvent débloquer des situations conflictuelles et stressantes car poser une question à notre enfant permet d’activer son cerveau. Son attention n’est plus dirigée sur le désaccord / la situation mais sur le fait d’apporter une réponse à la question.

Pour employer efficacement une question de curiosité, on utilise un ton bienveillant et on évite de commencer sa question par « pourquoi” qui a tendance à mettre l’enfant sur la défensive et à le déresponsabiliser. Il faut aussi faire preuve d’ouverture d’esprit car la réponse donnée par l’enfant solutionnera probablement le problème mais ne sera peut-être pas celle que vous attendez.

Voici quelques exemples d’ordres (A) versus des questions de curiosité (B) :

1. A. Accroche ton manteau dans l’entrée !
   B. Que pourrions-nous faire pour que ton manteau ne traine plus jamais par terre ?
2. A. Combien de fois faudra-t-il que je te dise de ne pas oublier ton goûter avant de partir ?
   B. Qu’est-ce que tu pourrais faire pour te rappeler tous les jours de prendre ton goûter avec toi ?
3. Vas mettre une culotte ! (oui, j’aime beaucoup Florence Foresti, haha !)
   B. Qu’est-ce que tu pourrais faire pour que tu n’aies plus les fesses à l’air ?
   4. A. C’est pas possible, t’as encore renversé ton verre !
   B. Que pourrais-tu prendre pour nettoyer ?

Je ne vous cache pas que l’utilisation de ces 3 outils requiert un peu de pratique. Casser des habitudes ancrées depuis notre tendre enfance ne se fait pas du jour au lendemain. Mon conseil pour les utiliser efficacement : testez-les un par un et focalisez-vous sur une situation récurrente qui aurait tendance à mettre à mal votre organisation familiale. Si vous constatez une amélioration rien que sur cette situation en particulier, vous aurez tout gagné ! Non seulement vous serez plus serein mais en plus vous aurez aidé votre enfant à développer une formidable compétence de vie. »

Vous avez pris des notes? Parce que moi clairement, je commence la discipline positive dès demain! C’est tellement clair, merci beaucoup Emma Lagarrigue de Parent Plus Qu’Imparfait !

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